« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Matthieu 11, 28-30)
Toutes les cultures ont reconnu dans le cœur le centre de la vie, l’organe dont le rythme régulier scande chaque instant de l’existence.
Le cœur accompagne l’homme dans ses relations : il bat au rythme de ses sentiments les plus profonds, les plus secrets, marqués par l’amour.
Le cœur apparaît comme quelque chose capable de s’ouvrir pour recevoir et se donner dans une relation, ou se condamne à se fermer.
La Bible parle du cœur pour exprimer le lieu le plus intime de l’homme, où siège son être intérieur : ses sentiments et ses désirs, mais aussi sa mémoire, sa volonté et son intelligence : on ne connaît qu’avec le cœur.
Le cœur est le tout de la personne, son "jardin secret" que nul ne connaît, sinon Dieu seul. C’est le cœur qui cherche Dieu : voilà pourquoi c’est dans le cœur que Dieu se laisse trouver, car Dieu habite le cœur de l’homme.
Dieu nous aime. En créant l’homme, il l’a voulu digne d’amour et capable d’amour : il lui a façonné un cœur.
Que ce cœur se ferme et l’homme meurt de ne plus être aimé et de ne plus être capable d’aimer. Dieu refuse que le dernier mot de l’homme soit dans cette mort !
En Jésus, ce dernier mot est prononcé dans un cœur ouvert, alors même que la mort croyait le tenir en son pouvoir.
Le Cœur transpercé du Christ est le signe de la victoire de l’amour sur la mort. Ce geste est un appel lancé pour que notre cœur uni à celui du Christ s’ouvre pleinement à l’amour, et retrouve par là toute la saveur de la vie.
Tout au long des siècles, l’Esprit-Saint a suscité dans l’Eglise des saints et des saintes qui ont approfondi et développé cette spiritualité du Sacré-Cœur : la plupart sont représentés dans la Basilique du Sacré-Cœur à Paris (statues, mosaïques et vitraux), tels que Sainte Gertrude, Saint Jean-Eudes, Sainte Marguerite-Marie, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le Bienheureux Charles de Foucauld…
Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), religieuse dans l’ordre des sœurs de la Visitation à Paray-le-Monial, devenue sainte en 1920, reçoit, d'après son propre témoignage, plusieurs apparitions privées du Christ.
Le 20 juin 1675, le Christ lui dit : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. »
L'institution de la fête du Sacré-Cœur lui est demandée par le Christ, lors d'une apparition privée, en juin 1675 : « Je te demande que le premier vendredi après l'octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon cœur... ».
Le culte du Sacré-Cœur rappelle ainsi que l’Evangile et la religion chrétienne est une religion de l’amour, ouverte à tous les hommes : « Je tâche de montrer … que notre religion est toute charité, toute fraternité, que son emblème est un Cœur… » (Lettre du Bienheureux Charles de Foucauld à l’Abbé Huvelin 15 juillet 1904)
Le coeur de Jésus brûle d'amour pour nous (les flammes), lorsque le Seigneur est crucifié (la croix), son coeur est ouvert (plaie) pour nous. Nos ingratitudes (les épines de la couronne) le transpercent.
Le 11 juin 1899, le Pape Léon XIII consacre le genre humain au Sacré-Cœur de Jésus.
En 1995, le Bienheureux Pape Jean-Paul II institue la Solennité du Sacré-Cœur comme Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres.
En août 2011, pendant les Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid, le Pape Benoît XVI a souhaité à son tour consacrer les jeunes du monde entier au Sacré-Cœur de Jésus.
On fête le Sacré-Coeur de Jésus durant le mois de juin, et plus particulièrement le 3e vendredi après la Pentecôte.